Être chez soi, dans un logement indépendant, et, quand on le souhaite, partager des moments avec d'autres dans des espaces dédiés. C'est le principe des logements inclusifs. Une étape clé dans le parcours de la dépendance, qui permet de conserver son autonomie, lorsque la vie chez soi n'est plus possible mais que le placement en établissement n'est ni souhaité, ni nécessaire.
Alors que les formules innovantes d'habitat regroupé ou partagé sont de plus en plus plébiscitées par les personnes âgées ou en situation de handicap, les projets peinent à voir le jour en France. Pour favoriser leur déploiement, le gouvernement a instauré l'aide à la vie partagée (AVP), dont le coût est supporté par les Départements et la Caisse nationale de la solidarité pour l'autonomie.
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Dans ce contexte, le Département des Hautes-Alpes et l’agence régionale de santé (ARS), réunis au sein de la conférence des financeurs de l’habitat inclusif des Hautes-Alpes, lancent un appel à manifestation d’intérêt (AMI), ouvert jusqu'au 29 août, en direction des porteurs de projets d’habitat inclusif dont l’ouverture effective se fera entre 2023 et 2029. Seulement une dizaine de projets pourront être retenus et financés dans ce cadre. Le Département établira le montant à attribuer par personne en fonction du contenu du projet de vie partagée et de l’intensité de l’aide apportée aux habitants. « C’est un enjeu important pour les années à venir, compte tenu du vieillissement de la population et l’inclusion des personnes en situation de handicap. Le Département et l’ARS entendent ainsi préparer les Hautes-Alpes aux modes de vie de demain », indique le président du Département, Jean-Marie Bernard.
Diverses conditions à remplir
Le porteur de projet peut être une association, une collectivité, un gestionnaire d’établissement ou de services du secteur social, médico-social ou sanitaire, un bailleur social, la Carsat, une foncière solidaire, une mutuelle... Le portage du projet peut être partagé entre une association, un bailleur social qui gère l’aspect locatif, une collectivité territoriale.
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L’habitat inclusif revêt une diversité de formes. On y vit à plusieurs. Les habitants disposent de leur propre lieu de vie mais partagent des temps, des espaces communs et des services. Ils peuvent bénéficier de l’intervention d’un professionnel chargé de l’animation, de la coordination ou de la régulation de la vie en collectivité. Les résidents peuvent continuer à bénéficier de services comme le ménage ou le portage des repas. L'habitat doit être inséré dans la cité, dans un environnement facilitateur, proche des commerces, transports, et services pour permettre aux résidents de conserver leur autonomie dans leur vie quotidienne.