L’esprit des lieux a été conservé, conformément aux souhaits de Toulon Provence Méditerranée qui avait acquis les halles à la Ville en 2003, deux ans après la fermeture. Moins de 30 mois après la signature du permis de construire par le président de la Métropole et maire de Toulon, Hubert Falco, malgré la période de Covid qui perturbe les travaux et des surprises compte tenu de l’état de délabrement de l’existant, la réhabilitation est terminée.
Moyennant 6 millions d’euros d’investissement du groupement conduit par Altarea, le bâtiment historique d’architecture art déco datant de 1929, longtemps marché couvert de la ville, va renaître officiellement les 10, 11, 12 septembre au cours d’un week-end inaugural et d’ouverture festive à la population. Les halles, baptisées Esther Poggio depuis 1956 en hommage à cette héroïne de la résistance, ex-revendeuse in situ de fruits et légumes, présentent tous les atouts pour (re)devenir un lieu de gastronomie, de convivialité où l’on vient en famille, un rendez-vous incontournable de la vie toulonnaise.
C’est bien l’intention du gestionnaire animateur, professionnel dans ce domaine, l’entreprise Biltoki, qui signifie en basque « l’endroit qui rassemble ». Présente dans cinq halles gourmandes du Sud-Ouest, celle-ci s’expatrie aujourd’hui dans le cadre d’un développement de première importance qui lui permet d’ouvrir un 6e établissement à Saint-Etienne, un 7e à Toulon, un 8e à Lille en novembre et d’autres en perspective. En fil rouge, le café Biltoki central compte parmi les commerçants tout en gérant et animant, à l’écoute des problématiques.
[Diaporama sonore] Halles de Toulon : bientôt place à l'aménagement intérieur
Halles inclusives
Il s’agit de décliner un savoir-faire, de faire profiter chaque nouvelle expérience des compétences qualitatives acquises et d’éventuelles erreurs à ne plus commettre, mais aucunement de multiplier les mêmes enseignes partout. Chaque identité locale est respectée, comme l’âme des lieux, avec une majorité de commerçants issus des 12 communes de la métropole toulonnaise. Vingt enseignes de bouche, sur un potentiel de 24, font leur entrée dès l’ouverture dans les 1 000 m2 du rez-de-chaussée, ainsi qu’un restaurant en toit-terrasse (180 m2). Le gestionnaire n’a pas encore trouvé preneur en primeurs au niveau complémentaire qu’il souhaite par rapport à l’offre de proximité sur le marché du cours Lafayette.
Toulon : Les halles, c'est permis…
C’est aussi l’une des forces de ce grand projet, la recherche de l’harmonie entre les halles et ses alentours. Le périmètre a en effet été requalifié par le concessionnaire du cœur de ville, VAD (Var Aménagement Développement), dans le cadre de sa mission déployée depuis 2002. Quasiment autant d’enseignes qu’à l’intérieur vont sortir de terre dans son environnement immédiat, sur plus de 3 000 m2 rénovés en même temps que les places, rues, équipements publics et autres façades. Six commerces sont déjà opérationnels sur la trentaine attendue, pas forcément de bouche. Le cheminement de reconquête commerciale se poursuit ainsi dans une cohérence d’ensemble et une fertilisation croisée avec le parcours Equerre/Semard voisin. Là aussi, VAD est à la manœuvre, avec son partenaire financier que constitue la Banque des Territoires.
Ce territoire toulonnais prend de la valeur ajoutée, devient « bancable » ces dernières années aux yeux des investisseurs, et n’oublie jamais d’accompagner sa relance économique avec un développement culturel incarné ici (en face) par le très beau siège du Conseil d'architecture d'urbanisme et d'environnement du Var (CAUE) et son grand hall (…) d’exposition.
