Moins de dix-huit mois après avoir signé la convention-cadre et mis en place une opération de revitalisation de territoire (ORT) créée par la loi Elan, Grasse va présenter prochainement en comité d'engagement son projet définitif Action coeur de ville. Une étape qui devrait être suivie, dès le début de cette année, de la signature par les partenaires du projet d'engagement financier pour un déploiement des actions et des opérations sur la période 2020-2025.
Destiné à revitaliser les centres des villes moyennes en mobilisant partenaires publics et privés avec le soutien de l'Etat (5 milliards d'euros prévus au plan national), Action coeur de ville va se traduire dans la cité des parfums par la mise en œuvre de quelque 66 actions, représentant à terme plus de 52 millions d'euros d'investissements, tous partenaires confondus. Ces actions vont se développer dans le cadre d'un projet urbain d'ensemble touchant l'habitat, le développement économique, la mobilité, le patrimoine, les équipements et les espaces publics, l'activité commerciale, etc. Le périmètre est celui du centre ville élargi qui compte environ 18 000 habitants.
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La Banque des territoires et Action Logement présents
« Parmi les 66 actions prévues, 25 projets sont d'ores et déjà matures ou prêts à être engagés. Et certains ont pu être étudiés grâce aux premiers financements d'Action coeur de ville », explique Jérôme Viaud, maire de Grasse et président de la communauté d'agglomération du Pays de Grasse. L'Etat a en effet déjà consacré 4,5 millions d'euros à l'étude des projets grassois. Et les nouveaux partenaires et concours financiers mobilisés grâce au dispositif laissent espérer à cette collectivité l'apport d'un nouveau souffle dans la reconquête longue et complexe de ce centre ancien. La coordination des projets est assurée par une équipe opérationnelle, dirigée par un chef de projet, Yann Clerc.
« Action coeur de ville permet notamment de faire intervenir la Banque des territoires, Action Logement et l'Anah (Agence nationale de l'habitat) dans les villes moyennes pour leur redonner un rôle de centralité fort, au sein de leurs territoires. L'originalité du dispositif est aussi que ce sont les collectivités qui décident elles-mêmes des projets mis en œuvre et l'Etat intervient seulement en accompagnement », précise Rollon Mouchel-Blaisot, préfet et directeur du programme Action coeur de ville au ministère de la Cohésion des territoires. Il s'est récemment rendu sur place pour visiter le projet grassois.
Attirer 1 000 étudiants
A Grasse, Action coeur de ville va notamment se conjuguer avec le NPNRU (Nouveau programme national de renouvellement urbain) sur le centre ancien dont la convention d'engagement va être signée prochainement. A la clé, une trentaine de millions d'euros d'investissements pour ce quartier d'intérêt régional. La ville compte aussi beaucoup sur la livraison prochaine de la médiathèque dans le secteur du Rouachier et l'enclenchement du projet Martelly pour servir de locomotives au projet urbain d'ensemble. La médiathèque va permettre de s'attaquer à la réhabilitation de plusieurs îlots environnants dont certains fermés... depuis 1945. Action Logement, grâce à une convention passée avec la ville, va intervenir sur quatre immeubles pour 25 logements et pourrait en réhabiliter une cinquantaine.
Mais c'est surtout la création d'un pôle universitaire et d'un campus urbain dans le centre ancien qui va être un axe fort du projet urbain. La ville a déjà réussi à attirer plusieurs formations en enseignement supérieur (Master Idex, l'Ecole supérieure du Parfum, l'Ecam-Epmi, etc.) et vise les 1 000 étudiants en 2025. Pour amplifier cette dynamique, elle s'apprête à réhabiliter l'ancien palais de justice - un bâtiment classé monument historique - en campus universitaire pour 350 à 400 étudiants. Le projet a été confié à l'agence Fabre-Speller, spécialisée dans ce type d'intervention. Il va nécessiter un investissement de 5 millions d'euros HT. L'objectif est une livraison partielle à la rentrée 2021. Et la création de nouveaux logements étudiants dans le centre ancien devient également une priorité.