Le luxe se niche souvent dans la simplicité : s'accorder du temps, avoir la sensation d'être seul au monde, en communion avec les éléments. A Gap, depuis un an, un lieu en revêt tous les atours. En créant LumiNsens, Frédérique et Daniel Warter ont conçu « un endroit de ressourcement, propice au bien-être physique et de l'âme ».
Au-dessus des Olivades, à Malcombe, quatre bulles se dissimulent dans une nature luxuriante, reliées entre elles par un chemin caillouteux. Toutes forment une villa éclatée, susceptible d'accueillir deux à quatre personnes : la première comprend une cuisine/salon/salle à manger de 42 m2, deux autres des chambres et leur salle de bains (18 et 26 m2) et la dernière (5 m2) un sauna surmonté d'une terrasse. Passer d'un espace à l'autre requiert de « prendre l'air, respirer ». C'est ce qui a séduit Daniel Warter. Au pied de l'ensemble, se trouve un couloir de nage en pierre de Grèce, avec option bain à remous et piscine à contre-courant, chauffée grâce à des panneaux solaires.
Un hébergement composé de quatre LumiPod
Ce qui fait véritablement l'originalité de l'hébergement, c'est son format, le LumiPod, imaginé par l'entreprise lyonnaise Lumicene. Un module sphérique au bardage en épicéa dont la structure métallique est posée sur des technopieux, qui ne nécessite pas d'excavation et de béton, perturbant peu le site et au faible impact environnemental. Prémonté en atelier, il est très rapidement installé. Le gros avantage du LumiPod réside dans sa capacité à donner l'impression de vivre dehors grâce à ses parois en verre courbe qui coulissent dans les murs. Et à Malcombe, l'endroit s'y prête particulièrement avec une vue à 180° sur Gap et les montagnes.

Daniel Warter est d'abord tombé sous le charme du LumiShell, un habitat qui reprend ce principe mais en forme de haricot, développé par Lumicene et l'architecte Christophe Bénichou. Il jette finalement son dévolu sur son petit frère, le LumiPod, et en place quatre, équipés avec sobriété et raffinement, sur un terrain en pente de 2 480 m2, difficile à construire, au sein d'un pré fleuri par le semencier gapençais Phytosem, spécialisé dans la production d'espèces sauvages. « Le terrain est enrichi de manière naturelle, sans arrosage », remarque Daniel Warter.
« Pour moi, l'habitat est un endroit où l'on se régénère »
Ce chirurgien-dentiste à la retraite, exerçant auparavant à Villeneuve-Loubet (06), marié à une biologiste gapençaise, se décrit à contre-courant du fait de sa pratique holistique, lui qui a étudié entre 30 et 40 médecines alternatives, s'intéressant à « l'énergie de l'individu ». En réchappant d'une intervention cardiaque délicate à l'âge de 75 ans, il décide de lancer un projet qui fait sens, conforme à ses valeurs, et investit 780 000 €. Déjà dans son métier, il veillait à ce que ses salles d'intervention ne soient pas anxiogènes en jouant sur l'architecture des lieux et les paysages. « J'ai toujours accordé beaucoup d'importance à ce qui nous entoure. Pour moi, l'habitat est un endroit où l'on se régénère. »

Gaspard Koenig, philosophe, à l'origine du mouvement politique Simple et du think tank Génération libre, venu à Gap à l'invitation de l'UPE 05, est le premier hôte de LumiNsens. « Je veux accueillir des gens en questionnement personnel. J'aimerais qu'en venant ici, ils trouvent des réponses, découvrent leur potentiel oublié ou inexploité », glisse Daniel Warter. Tout incite à la déconnexion, y compris le service de conciergerie proposé au moment de la réservation, avec possibilité de massage, de cours de yoga, de location de VTT électrique, de pratique sportive comme le ski ou le golf, le recours à un cuisinier à domicile, les courses déjà livrées au moment de l'arrivée... Car se poser, se reposer ou simplement contempler est un luxe.