AccueilEconomie[Diaporama] Data centers : Interxion triple la mise

[Diaporama] Data centers : Interxion triple la mise

Après un premier data center ouvert dans la cité phocéenne à la Joliette, le groupe Interxion spécialiste de ce type d'équipement hautement sécurisé va en ouvrir deux autres sur le port de Marseille dans des bâtiments pour le moins atypiques.
Le groupe Interxion va ouvrir deux data centers sur le port de Marseille dont un dans un ancien bunker allemand.
J. P. Pierrat - Le groupe Interxion va ouvrir deux data centers sur le port de Marseille dont un dans un ancien bunker allemand.

EconomieBouches-du-Rhône Publié le ,

Comme tient à le préciser son responsable, FabriceCoquio, président France,Interxionn'est pas un « hébergeur » de données, mais fournit au contraire locaux et infrastructures nécessaires à ses clients, des entreprises et plates-formes comme Google, Facebook, Twitter, Amazon… Pour y installer leurs serveurs informatiques en toute sécurité. En d'autres termes, « un fournisseur de services de data centers de colocation neutres ». « Des sites gardés 24 heures sur 24 avec sept niveaux de sécurité physique », précise-t-il. A Marseille, après un premier data center baptisé MRS1, ouvert il y a deux ans à la Joliette dans un ancien site SFR pour près de 50 M€ d'investissement, le groupe néerlandais spécialiste de ce type d'équipement (il en détient 45 en Europe) et numéro deux mondial, remet le couvert.

Dans l'enceinte du grand port maritime de Marseille cette fois, et dans deux bâtiments situés côte à côte, au cap Janet. L'un, une ancienne halle industrielle Freyssinet de 1952, va être reconverti pour 70 millions d'euros, et l'autre est encore plus atypique puisqu'il s'agit de… l'ancienne base de sous-marins allemands (lire article suivant) !

Au cœur du hub mondial

« La présence à Marseille de 13 câbles sous-marins en font un hub mondial pour les échanges télécoms et digitaux vers le Moyen-Orient, l'Afrique et l'Asie. Les grands acteurs du cloud ne s'y sont pas trompés et leur arrivée dans la cité phocéenne le prouve », a en particulier expliqué le président d'Interxion lors de la cérémonie de pose de la première pierre du futur et deuxième data center marseillais de l'entreprise baptisé MRS 2.

Aménagé dans une ancienne halle Freyssinet (ex-ateliers d'une société de réparation navale désaffectés depuis plus de vingt ans) non dépourvue de cachet, celui-ci proposera, en partenariat avec Schneider Electric France et Cap Ingelec, et pour plus de 70 millions d'euros d'investissement, 4000 m2 de salles blanches pour « le nouvel or noir de l'économie de demain » comme n'ont pas manqué de le relever ensuite et avec enthousiasme les nombreuses personnalités et autorités locales invitées en la circonstance. En attendant la couche supplémentaire de 10 000 m2 promise avec MRS3, dans l'ancienne base sous-marine située juste à côté au niveau du môle du cap Janet. La demande de permis de construire sera déposée cet été et une première phase d'un an de travaux est prévue.

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Immersion dans l'ancienne base des sous-marins allemands !

Inexploité depuis plus de 70 ans, l'immense blockhaus va devenir un coffre-fort numérique. Visite guidée.

Dans l'univers du big data, la sécurité est une donnée primordiale. En choisissant de transformer l'ancienne base de sous-marins allemands de la Seconde Guerre mondiale située dans l'enceinte du Grand port maritime de Marseille en data center du XXIe siècle, l'opérateur Interxion dont c'est la spécialité, pouvait difficilement trouver plus solide et impénétrable.

Véritable forteresse de béton armé, cet immense bunker, pour son aspect extérieur, de 232 m de long, avait été conçu en effet pour abriter jusqu'à une trentaine de ces fameux sous-marins allemands U-Boot pouvant aller jusqu'à 31 mètres de long. « Construite sur le modèle des bases de Lorient, Brest et La Rochelle dont elle est un copier-coller, la dalle en béton de son toit, de presque six mètres d'épaisseur, pouvait résister à une bombe d'une tonne ! La RAF* en a fait notamment l'expérience sur celle de Lorient », commente, en désormais fin connaisseur des lieux, le nouvel occupant, le PDG d'Interxion France, Fabrice Coquio.

Une configuration adaptée

« De même, ses murs vont de 90 cm à 2,85 m d'épaisseur, et celui qui ferme l'ouvrage face à la mer est un véritable rempart conçu là encore pour résister à un bombardement aérien venu du large », précise-t-il en faisant découvrir l'endroit inoccupé depuis plus de 70 ans. « C'est parfait, explique-t-il encore, pour nous qui vendons surtout de la sécurité physique et pour ces usines du XXIe siècle que sont les data centers, pour moitié de véritables centrales électriques**, de 80 mégawatts en l'occurrence pour celle-ci, et pour l'autre, des salles blanches, de 8 à 10 000 m2 prévus ici. »

« Pour la petite histoire, achève-t-il, construite à partir de 1943 par le biais du STO***, la base sous-marine n'a pas eu le temps de servir [et le canal prévu pour la mettre en eau n'aura jamais été creusé, NDLR], sauf à la rétention des soldats allemands à la Libération. Des fresques qu'ils ont peintes aux murs en témoignent, que nous allons conserver pour certaines. »

Dans ce « kolossal » bunker à sous-marins « où les ingénieurs allemands avaient tout prévu », les cellules de maintenance, situées à l'étage, de 250 m2 de surface, « se prêtent plutôt bien à l'aménagement de salles blanches, traditionnellement de 500 m2», indique aussi le guide du jour. De leur côté, les autorités portuaires se montrent ravies d'avoir pu trouver ainsi un usage pour cet encombrant patrimoine dont personne ne voulait en raison du coût exorbitant de toute adaptation. Interxion, pour sa part, n'hésite pas à y investir 110 M€.

* Royal Air Force, l'armée de l'air britannique.
** Dans ce secteur spécialisé, le coût d'un bâtiment est égal à celui de 7 fois sa consommation annuelle d'électricité, un ratio propre à ce type d'équipement, indiquent les spécialistes.
*** Service du travail obligatoire.

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