TPBM : Qu'est-ce qui a changé depuis la première journée de l'économie circulaire organisée l'an dernier par Someca à Signes, dans l'une de vos carrières varoises ?
Frédéric Soulié : C'est peut-être moi qui ai changé le plus. J'ai 51 ans et l'impression de faire partie d'un vieux monde qui court le danger de disparaître si nous ne faisons rien. J'ai envie de regarder autour de moi, de me poser les bonnes questions et de contribuer à trouver un autre modèle. Sans pour autant que nous partagions tous la même philosophie, il apparaît de plus en plus inéluctable qu'il faut bouger et faire bouger les choses. Je ne suis pas là que pour produire et vendre, même si c'est mon métier, il faut aussi désormais que je tienne compte de la deuxième vie du caillou. Lors de notre première journée de l'économie circulaire organisée par la Someca et sa fondation au service la biodiversité et de la protection du patrimoine bâti, je ne savais pas vraiment où j'allais tout en ayant ce sentiment qu'il fallait avancer dans ce sens. Je voulais que l'on se rende compte de l'importance fondamentale de la traçabilité des déchets, y compris pour les donneurs d'ordre qui en ont la responsabilité. Les retours et les impacts ont dépassé mes attentes…
Quels sont les grands enjeux mis en exergue dans cette deuxième édition ce vendredi 27 septembre à Châteauvert ?
Nous avons choisi de mettre en lumière des exemples concrets d'initiatives prometteuses dans les domaines divers que sont l'énergie, l'aménagement, la mobilité, les circuits courts, les modèles économiques innovants… Je pense notamment aux témoignages de Bertrand Bonhomme, responsable du développement durable chez Michelin, de Pierre Tomasi du Creps* Paca de Boulouris (Saint-Raphaël), de Stéphane Murignieux, directeur général adjoint de l'Institut national de l'économie circulaire [dont fait désormais partie la Someca, ndlr], ou encore de Roland Bertora, président de la Cavem**, précis, pertinent, remarquable sur tous ces sujets. D'autres intervenants, locaux et nationaux également, viendront croiser leur regard et leur expérience d'économie circulaire. En outre, dans le cadre d'une réflexion élargie que nous souhaitons provoquer, est prévu un atelier d'intelligence collective pour ceux qui le désirent, afin d'imaginer ensemble la carrière la plus adaptée aux enjeux de demain…
Vous aimez l'expression « sortons de l'âge de pierre ». Au-delà du bon mot que voulez-vous dire ?
Partons de la base : nous sommes des gros consommateurs d'énergie. Faisons carrière différemment en nous réinventant. Economisons nos gisements, protégeons les espèces rares, les paysages, la biodiversité autour de nos installations (ce que Someca fait d'ailleurs déjà), travaillons mieux sur le recyclage… Nous sommes capables ensemble, avec nos expertises, de réussir cette mutation.
* Centre de ressources, d'expertise et de performance sportive.
** Communauté d'agglomération Var Estérel Méditerranée.
