Renaud Muselier, le président de la région, a annoncé, le 19 février, à l'hôtel de région, à Marseille, l'engagement de la procédure pour le lancement d'un appel d'offres européen en vue de l'ouverture à la concurrence de l'exploitation des trains régionaux. Mais les premiers TER concurrents de la SNCF ne pourront être mis en service qu'au mieux en décembre 2022. Comptez même, pour être plus sûrs, « janvier 2023 », a ajouté le président du conseil régional qui sait sans doute que pour être à l'heure, mieux vaut toujours prévoir d'anticiper… Ces éventuels TER concurrents ne concerneront qu'une seule ligne, certes la principale, à savoir celle reliant Marseille, Toulon, Nice et Vintimille, et représentant, avec 100 000 usagers quotidiens, un quart des déplacements en TER dans la région.
Quatre autres lignes des Alpes-Maritimes*, soit 50 000 usagers par jour, devront patienter au moins deux ans supplémentaires, jusqu'en 2025, le temps de construire un nouveau centre de maintenance à Nice (à la charge de l'opérateur), et les autres lignes, celles d'Avignon, Aix-en-Provence et des Alpes, davantage encore puisqu'elles ne sont pas concernées par ce futur premier appel d'offres européen que la région sera ainsi la première à lancer en France en février 2020 selon le calendrier dressé par le député européen. Lequel a d'ailleurs fait valoir sa connaissance du marché ferroviaire européen à ce titre, « en tant que vice-président de la commission des transports au parlement », a-t-il souligné.
Une dizaine d'opérateurs intéressée
Après un premier appel à manifestation d'intérêt (AMI) émis il y a deux ans par la collectivité qu'il préside, « qui a permis d'identifier et d'échanger avec une dizaine d'opérateurs européens intéressés, allemands, italiens, français… », a-t-il esquissé, voici venu le temps, selon la procédure européenne légale, d'une période de préavis d'un an pour permettre aux opérateurs potentiels de préparer leur candidature. L'appel d'offres ne sera lancé qu'en février 2020 et les candidats auront alors un an pour y répondre.
Celui-ci ne concernera donc que les deux lots de la ligne interurbaine Marseille-Toulon-Nice d'une part, et des quatre autres lignes des Alpes-Maritimes, d'autre part. « Cette ouverture à la concurrence, qui s'imposera de toute façon à tous en 2023, doit être profitable à l'usager pour un service de meilleure qualité ainsi que pour son pouvoir d'achat », a encore expliqué Renaud Muselier. Faire jouer la concurrence permettra selon lui de connaître plus précisément les coûts. Enfin, toujours selon lui, cette mise en concurrence devrait déboucher également sur plus de fréquences de train, le renouvellement et la modernisation du matériel roulant et de nouveaux services à bord (wifi, petite restauration…).
Surtout, « il aurait été inconcevable que la SNCF, qui connaît le mieux les avantages et inconvénients du réseau régional, ne soit pas elle-même candidate », a confirmé le président de la région, l'opérateur public se montrant au contraire « très motivé ». Rappelons qu'après des mois sans convention entre eux à propos des TER, la SNCF et le conseil régional ont mis fin à leur bras (de chemin) de fer et que la nouvelle convention sur laquelle ils se sont engagés sera adoptée et signée en mars prochain.
* Cannes-Grasse, Les Arcs Draguignan-Vintimille, Cannes-Nice- Monaco-Vintimille et Nice-Tende.