TPBM : Qu'est-ce qui vous a décidé à revenir sur le devant de la scène et à prendre la présidence de l'Agence de développement des Alpes-de-Haute-Provence (AD04) ?
Denis Vogade : Depuis quelques années mon travail était moins exposé au sein de la Chambre de commerce et de l'industrie territoriale et au bureau de l'AD04 mais je n'ai jamais cessé de travailler. J'étais certainement moins visible mais toujours là. Au rendez-vous pour œuvrer tant pour le développement économique de nos entreprises alpines de Haute-Provence que pour défendre les spécificités de notre territoire. D'autre part, l'agence de développement, telle qu'elle existe aujourd'hui, nous en avons souvent rêvé avec Julien Martellini [ancien secrétaire général de l'Union des entreprises 04, actuel directeur de l'AD04, NDLR] lorsque nous étions à l'UDE 04. Cette agence est un vrai aboutissement. D'abord parce que dans notre département il n'est pas possible de dissocier le tourisme, qui représente 30% du PIB du territoire, de son économie globale. Aujourd'hui, nous sommes tous autour de la table, dans un partenariat public-privé avec un seul et même objectif. C'est rare et appréciable.
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Quel sera votre cap pour ce mandat ? Sera-t-il plus orienté vers l'entreprenariat ?
Il n'y aura pas de changement de cap. L'idée est de continuer à faire aussi bien en ayant toujours plus de moyens. D'ici 3 ans, j'aimerais que l'AD04 double son budget et dispose de 4 M€ au lieu des 2 M€ actuellement, pour la simple raison qu'un euro investi dans l'agence, c'est 10€ de restitués pour le territoire. Le fil conducteur sera le marketing territorial tant pour le tourisme que pour le développement des implantations d'entreprises. Ici tout est lié. Nous souhaitons mettre en valeur un tourisme orienté vers le développement durable, en évitant l'écueil du tourisme de masse et parallèlement accueillir de belles entreprises sans développer de grosses vallées industrielles. C'est un travail sur mesure que nous menons avec RisingSud [l'agence de développement économique de la région, NDLR]. Le territoire est propice à l'installation de PME dynamiques. En 2020, nous avons d'ailleurs constaté un coup d'accélérateur des implantations. Le principe est d'être irrésistible et exemplaire.
Vous dites que le tourisme et l'implantation des entreprises sont liés. Pouvez-vous préciser ?
Il n'est pas rare de voir des touristes prendre la décision de s'installer professionnellement dans le département, après un coup de foudre pour le territoire. Nous avons un terroir entrepreneurial de premier niveau. D'une part des entreprises patrimoniales qui se transmettent de génération en génération, et d'autre part des implantations par amour du territoire. C'est d'ailleurs un peu le sens de l'exposition ArtWork que l'on inaugure aujourd'hui : faire un lien entre la culture, le tourisme et les entreprises. Jusqu'au 31 octobre, 8 entreprises placées sur la route des saveurs et des senteurs vont accueillir une œuvre prêtée par le Fonds régional d'art contemporain (FRAC). Cette opération est absolument à l'image de ce que nous souhaitons faire, créer des passerelles, des synergies gagnant-gagnant. Avec Artwork, les entreprises et leurs collaborateurs bénéficient d'une ouverture exceptionnelle sur le monde de l'art contemporain, une démarche qui peut fédérer les équipes et développer leur culture d'entreprise. Mais il s'agit également pour les entreprises d'une opportunité capable d'accroître leur visibilité auprès d'un public curieux, des touristes notamment.