Telle une pièce de monnaie, le Carré du Palais, projet de réhabilitation de l'ancienne Banque de France porté par Inter Rhône, dévoile deux côtés. Côté pile : un porche monumental sur la place de l'Horloge ouvrira sur la cour intérieure qui desservira l'Ecole des vins du Rhône et le restaurant gastronomique, mais également quatre à six boutiques dédiées à de grands noms emblématiques de l'art de vivre en Provence. De la cour intérieure, on pourra aussi accéder au 2e étage et à une résidence de tourisme de prestige offrant cinq suites de charme. Côté face : la longue façade XVIIIe de l'ancien Hôtel Calvet de la Palun, place du Palais des papes, ouvrira sur l'espace œnotourisme et le bar à vins. Dans le sous-sol, des caves permettront de stocker 9.000 bouteilles dont 700 en démonstration.
Aux côtés d'Inter Rhône, représentant l'ensemble de la viticulture et du négoce des Côtes-du-Rhône et de la Vallée du Rhône, des investisseurs locaux assurent le développement de la résidence de tourisme, des boutiques et de la restauration gastronomique. Coût total de l'opération : 9 millions d'euros dont 7 millions d'euros de travaux et de foncier (4 millions d'euros de travaux, 3 millions d'euros de foncier) et 2 millions d'euros d'aménagement intérieur.
Fin du chantier : été 2016
« Le principal dans ce chantier est le respect de l'existant. Il faut redonner une âme à ce bâtiment, mais surtout conserver les lieux en l'état. Il faut purger pour assainir et non pour casser », raconte Jean-Marie Renaud, architecte.
Si l'ensemble du mobilier a fait l'objet d'une vente spécifique par la Banque de France au moment de son déménagement, Citadis (SEM* de l'agglomération d'Avignon et de Vaucluse), le dernier propriétaire, a revendu l'immeuble en l'état, sans avoir réalisé de transformation. Le premier volet des travaux consiste donc à démonter et déposer tous les vestiges de l'ancienne activité bancaire, prélude aux aménagements en copropriété commerciale : cloisons, vitres blindées, portes en acier renforcé, structures métalliques, gaines de ventilation, sanitaires. Près de 9 tonnes de verre blindé, 12 tonnes d'acier, 3 tonnes de gaines plastiques et 4 tonnes de bois ont déjà été évacuées vers les décharges. « On met tout à nu pour retrouver les vieilles constructions et pour se mettre aux normes incendies notamment », explique Jean-Marie Renaud.
Au total, ce sont 2.350 m2 qui vont être réhabilités.
« La particularité de ce chantier, c'est sa vocation commerciale avec des normes de sécurité et d'accessibilité très importantes. D'autant plus que nous dépendons de la Drac**, avec une tutelle des Bâtiments de France et un classement Unesco », précise l'architecte.
Différents matériaux sont utilisés pour ce chantier : des pierres, des bois, de la chaux et de l'acier. Vingt-et-un corps d'Etat différents se relayent sur ce chantier. Les travaux ont commencé il y a un an par la démolition et le gros œuvre. La fin du chantier est prévue pour l'été 2016.
* Société d'économie mixte.
** Direction régionale des affaires culturelles.
Retrouvez notre dossier consacré aux friches industrielles de la région dans le numéro 1114 de TPBM (parution le 27/01/2016). Cliquez ici pour vous abonner (20€/ans)