TPBM : Quel bilan dressez-vous de le situation des maires dans le département ?
Daniel Spagnou : Vingt maires ont d'ores et déjà jeté l'éponge alors qu'en temps normal nous avons entre quatre et cinq démissions sur la totalité de la durée du mandat. Dans les Alpes-de-Haute-Provence, 40% des maires disent ne pas vouloir se représenter. Les plus petites communes sont évidemment les plus exposées. Les moyens ont baissé, les complications administratives vont crescendo. D'ailleurs lorsque l'on discute avec eux, la principale raison de leur découragement est la complexité des démarches administratives. Il faut bien garder en tête que dans certaines communes rurales, le maire n'a pas de secrétaire de mairie. Le dépouillement du courrier, c'est lui. Les demandes de subvention, c'est lui.
Quelles sont les solutions selon vous ?
Nous voulons un véritable plan Marshall pour la ruralité. Il faut aussi absolument arrêter de baisser les dotations car en agissant ainsi l'Etat tue la démocratie locale. C'est d'ailleurs ce que je dirai aux élus qui seront présents au congrès des maires des Alpes-de-Haute-Provence qui aura lieu le 19 octobre prochain à Manosque. Les zones rurales ont elles aussi besoin de projets structurants. Avant nous pouvions demander le soutien financier de plusieurs structures, aujourd'hui, seule la Région nous vient en aide.
La Dotation d'équipement des territoires ruraux (DETR) a pourtant augmenté depuis 2017.
La DETR permet de mener à leurs termes plusieurs petits projets mais elle ne compense pas une politique. Nous avons le sentiment que tout est fait pour que les communes disparaissent au profit des intercommunalités. Pourtant les 36 000 communes, et un peu moins aujourd'hui, sont une richesse.
Vous pensez que l'intercommunalité n'est pas le bon échelon ?
Je suis également président de la Communauté de Commune du Sisteronais-Buëch, je connais bien les enjeux de l'intercommunalité. Il y a de la solidarité entre toutes les communes mais nous refusons que les petites communes disparaissent.