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Coronavirus : comment la commune de Sisteron se réorganise

Pour assurer la continuité des services d'une « ville-centre » comme Sisteron le maire et son directeur général des services ont mis en place une organisation avec un double but : aider ses administrés et protéger les employés communaux. Elle relance aussi ses chantiers et aide les commerçants.
Coronavirus : comment la commune de Sisteron se réorganise

TerritoiresAlpes-de-Haute-Provence Publié le ,

« Il a fallu réagir dans l'urgence en tenant compte à la fois de la sécurité des employés communaux et des services essentiels pour nos administrés », résume Jean-Christian Grimaud. Depuis son bureau et par téléphone, le directeur général des services (DGS) de Sisteron explique comment la collectivité s'est organisée depuis le 17 mars pour faire face à la crise sanitaire.

Si la commune n'est pas une préfecture, elle exerce les missions d'une « ville-centre » de par sa situation géographique entre les Alpes-de-Haute-Provence et les Hautes-Alpes, sa zone industrielle et commerciale, ainsi que les services qu'elle propose et ses infrastructures. « C'est pour cette raison que nous avons un budget équivalent à une collectivité de 15 000 à 20 000 habitants alors que nous en avons que 8 000 » précise Jean-Christian Grimaud. Autre atout dans la gestion de cette crise : le maire, Daniel Spagnou, a été réélu au premier tour et tient les commandes de l'hôtel de ville depuis 1983.

Réunions de crise

Avant comme après l'annonce du confinement, la période a été marquée par plusieurs réunions de crise en présence du maire, du DGS et des responsables des services. « C'est-à-dire 25 personnes réunies pour imaginer une nouvelle organisation, pour coordonner le travail des 300 employés municipaux et établir un plan de continuité de l'activité », décrypte Jean-Christian Grimaud. Il s'agissait alors de déterminer les services prioritaires : le centre communal d'action sociale (CCAS) pour assurer un suivi des aides sociales, l'état-civil, l'eau et l'assainissement, la station d'épuration, ainsi que l'entretien des réseaux ou le nettoyage des rues ou encore la police municipale. En somme, des services qui « doivent pouvoir continuer à assurer leurs missions ».

Le maire Daniel Spagnou en visioconférence.

Le casse-tête est de taille : 300 employés, plusieurs sites dépendants de la mairie, l'obligation de protéger les équipes, mais aussi d'être sur le terrain pour certains services et de répondre aux besoins de la population… « A part l'accueil en mairie, le seul service resté physiquement ouvert, et le CCAS, 2 heures par jour, tous les services ont été fermés. En mairie, 40 personnes sont restées assurer une présence indispensable et 25 sont en télétravail », détaille le directeur général des services. Une personne par jour et par service. Pas plus. « Il a fallu aussi adapter le dispositif au jour le jour, en fonction des missions à remplir et de l'évolution de la situation » témoigne-t-il.

Prévention et urgences

Dans ces conditions, la gestion des outils de prévention a été primordiale. Ce rôle a été logiquement dévolu à l'agent qui coordonne les missions de prévention et de sécurité sur la commune. Charge à lui de faire le suivi des stocks de matériaux de préventions et de protection, de suivre le nettoyage des rues. Il a aussi supervisé la distribution de plus de 800 masques pour les infirmières libérales de Sisteron. La commune a également continué à jouer son rôle de coordonnatrice des initiatives citoyennes ou des acteurs économiques. « Nous avons travaillé avec les commerçants afin de mettre en place un système de livraison ». La même approche a été faire avec les producteurs locaux qui assuraient le marché, en attendant de pouvoir le rouvrir. Enfin, afin d'aider les entreprises locales avec lesquelles elle travaille la commune a décidé d'accéler ses réglements.

Prochaine étape : réunir le premier conseil municipal depuis l'élection. Il faudra le faire en visio-conférence, avec les élus, bien entendu, mais aussi le public. C'est une obligation. L'objectif sera de retravailler sur le budget de la commune, l'adapter à la situation et aux urgences. Il faudra certainement de nouvelles dépenses dans les domaines sanitaires ou sociales, dans la relance des chantiers, les aides au monde économique, et peut-être annuler ou revoir certaines manifestations. Tout cela sera à débattre. La commune entend aussi réfléchir à mettre en place un plan de sauvegarde pour répondre à cette crise sanitaire dans la durée.

3, 6 millions d'euros de chantiers

Même si des projets d'urbanisme sont ralentis, la commune travaille toujours sur plusieurs dossiers.

« Pour les marchés simples ou liés à la crise, huit marchés sur neuf pourraient reprendre ou être conclus, soit une enveloppe de 1 M€ » précise le DGS. Les marchés majeurs d'intérêt économique et social, soit 29 marchés représentant 2,6 M€, pourraient ou ont déjà repris. Quant à la nouvelle salle culturelle, l'Alcazar, trois architectes ont été retenus et travaillent depuis sur le dossier. D'autres projets d'urbanisme sont relancés : celui de la nouvelle gendarmerie ou du parc naturel de loisirs.

Bien entendu, il y aura du retard sur certains chantiers et projets. Celui de la mise en conformité et de l'aménagement du plan d'eau devait être terminé avant l'été. Le délais sera difficile à tenir.

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