Le constat
« Le département des Hautes-Alpes est resté sur un modèle de développement ancien, avec des infrastructures qui ne sont plus forcément adaptées aux besoins actuels et aux perspectives de développement. Nous sommes victimes d’une fracture territoriale par rapport au reste de la région, avec un département qui reste enclavé, physiquement, pour les transports mais aussi numériquement », explique Stéphane Scarafagio, le président de Phare et de la Fédération du BTP 05. Avec Phare, ce dernier entend réfléchir à des problèmes très concrets pour améliorer l’attractivité du département. « Aujourd’hui, 65% de nos jeunes quittent le département », souligne-t-il. « Nous avons besoin de nous inscrire sur un projet de territoire cohérent à moyen et long terme. Mais qui doit le faire vivre et comment ? », demande le chef d’entreprise d’Embrun. « A travers cette association, notre volonté est de porter la voix du département au niveau régional et de développer un projet commun, avec les acteurs du territoire ».
Les membres
Le bureau de l’association est composé de Stéphane Scarafagio à la présidence, François Koroloff et Marc Gueydon à la vice-présidence, Paul Wagner comme trésorier et Jérôme Jarniac comme trésorier adjoint.
Les membres sont le Conseil d’architecture, d’urbanisme et de l’environnement du 05, l’Agence de développement départementale, la Chambre de métiers et de l’artisanat, la CCI des Hautes-Alpes, l’Union des assureurs, la Chambre départementale des notaires, le comité local des banques, la Fédération départementale de l’industrie hôtelière, l’Union des économistes de la construction, l’Office public de l’habitat des Hautes-Alpes, les Constructeurs et aménageurs, la Fédération des promoteurs immobiliers des Alpes, l’Union des architectes des Hautes-Alpes, l’Ordre des architectes de Paca et la Fédération départementale du BTP.
Le fonctionnement
Le siège de Phare se trouve à la maison du BTP de Gap. Une domiciliation logique puisque l’association a été portée par Stéphane Scarafagio et qu’elle rassemble un certain nombre d’acteurs de la construction. Les membres de Phare se réunissent les mardis. Ils abordent des sujets qui leur tiennent à cœur, ou répondent à des demandes de conseil de collectivités, sur des sujets très précis d’aménagement ou de développement. Les thématiques de réflexions tournent autour de quatre domaines : les activités économiques du département, l’aménagement de Serre-Ponçon, la transition énergétique et la rénovation du parc existant et la notion de vivre ensemble et de cœur de ville.
Pour l’instant, Phare se définit plus comme un think tank qu’une structure plus formelle. « C’est un lieu où on porte et on fait vivre une réflexion commune avec une notion de réseau forte », précise Stéphane Scarafagio. Mais devant les demandes des collectivités et les projets à porter, Phare devrait évoluer vers une autre forme de structure. « On reste encore en phase de rodage », note François Korolff, le vice-président de Phare et représentant de la Fédération des promoteurs immobiliers. « Nous fonctionnons un peu comme les anciennes offices du BTP où architectes et entrepreneurs se retrouvaient. Avec Phare, il y a plus d’acteurs autour de la table et de compétence », ajoute Paul Wagner, le trésorier et représentant des architectes.
L’association bénéficie d’un « tissu relationnel évident. Nous sommes en amont de nombreuses réflexions et de nombreuses rencontres avec des élus ou techniciens. Ce qui permet de mener des réflexions communes et de mettre en adéquation les souhaits des élus avec la réalité du monde économique », poursuit François Koroloff. Phare permet un « décroisement des mondes » comme le souhaite et le développe par exemple au sein de l’UPE 13, Johan Bencivenga, qui a été président de la Fédération BTP 13. Aujourd’hui, Phare existe en surfant sur « l’attachement au territoire » de ses membres. « Cet attachement au pays nous permet de chercher de la cohérence et les meilleures solutions », analyse Paul Wagner.
L’avenir
Phare a deux ans d’existence. Elle n’en est qu’au début et porte plusieurs projets dont son évolution interne vers une autre forme de structure qu’une association ou un think tank. A suivre donc…
En attendant, l’association porte plusieurs réflexions, dont une importante sur l’avenir des lits « froids » en station. Il s’agit d’appartements ou studios qui ne sont pas ou peu occupés par leurs propriétaires, ni loués pour plusieurs raisons. L’économie du département étant largement portée par le tourisme, cette question est essentielle. « Nous travaillons avec les stations et les élus pour la régler. Une réunion avait été organisée à ce sujet en janvier à Montgenèvre », rappelle Paul Wagner. Le problème ne concernant pas seulement les Hautes-Alpes, cette réflexion va être aussi menée avec les Alpes-de-Haute-Provence. Sur ce sujet, Phare devrait faire une annonce dans les prochaines semaines.
D’autres réflexions sont menées sur le cœur de ville de Briançon, qui est actuellement en chantier ou celui de Gap, avec le carré de l’imprimerie.
Il y a aussi les questions des déplacements et des infrastructures dans un département de montagne enclavé.
Les sujets de réflexion ne manquent pas…