L'Europe, l'Asie, l'Afrique, Laurent Colin a travaillé sur presque tous les continents pendant près de douze ans. En 2011, cet ancien salarié du site lyonnais d'URS France, décide de poser ses valises à Noyers-sur-Jabron pour un changement de vie total. Dans cette commune des Alpes-de-Haute-Provence, il fonde C'Délices et depuis 2012, il fabrique du chocolat et des pâtisseries qu'il vend sur les marchés locaux.
Reconversion professionnelle : le choix de l'artisanat
Le déclic a lieu en 2010. Laurent Colin prend alors un congé sans solde et passe un CAP** pâtisserie à l'Ecole nationale supérieure de pâtisserie d'Alain Ducasse et d'Yves Thuriès à Yssingeaux (Haute-Loire). Une voie d'excellence où il reçoit notamment les enseignements de meilleurs ouvriers de France. Son diplôme en poche, il profite d'une mutation de sa compagne, ingénieur santé chez Sanofi, dont le site de production est relocalisé à Sisteron, dans les Alpes-de-Haute-Provence, pour s'installer dans la vallée du Jabron. Au rez-de-chaussée de son habitation, il y construit son laboratoire, un local de 60 m2, qu'il équipe d'abord avec des machines d'occasion. Chaque semaine, il y façonne, et ce durant plus de 70 heures, de succulentes gourmandises qu'il vend le mercredi et le samedi sur les marchés de Sisteron et de Laragne (Hautes-Alpes). Des viennoiseries aux macarons en passant par la confection de chocolat maison, la gamme est large et les fournisseurs sont locaux.
Aujourd'hui, C'Délices réalise un chiffre d'affaires de 60 à 70 000 € par an établi sur deux activités principales, la vente sur les marchés et la confection de pâtisseries sur commande. « Je ne manque pas de travail mais plutôt de temps », précise-t-il avec humour. Entre avril et octobre, le pâtissier se concentre sur la fabrication de pièces montées ou de pâtisseries pour les baptêmes, et le reste de l'année, il se trouve sur la place du marché. Installé à son compte depuis 2012, l'entrepreneur a mis trois ans à constituer une clientèle d'habitués : « On vous oublie très vite sur les marchés. »
Changer son identité visuelle pour se démarquer
Et pour ne pas être oublié, Laurent Colin a fait le choix d'intégrer le dispositif d'appui à la commercialisation mis en place par la Chambre de métiers et de l'artisanat, pour valoriser l'image de son entreprise. « C'est un bel outil qui m'a permis de changer l'image de mon entreprise. Mais attention, pour se lancer dans l'aventure, il faut avoir une trésorerie solide. » Nouveau logo, nouveau site internet mis en ligne il y a deux semaines et même nouveau camion-magasin, l'entrepreneur a fait peau neuve pour un investissement de près de 6 000 € (hors achat du véhicule), dont 50 % subventionnés par la région Paca. Grâce à ces investissements, Laurent Colin souhaite stabiliser son activité et augmenter sa clientèle.
* Racheté par Aecom en 2014.
** Certificat d'aptitude professionnelle.