« Sensibiliser des personnes qui ne sont pas sensibles au handicap », tel est le leitmotiv de Solene Espitalié, présidente de la SAS ESS* Les Jardins de Solene. La légumerie, basée à Pernes-les-Fontaines, a été lancée en octobre 2017. Elle dispose d'ateliers de transformation des légumes pour les rendre prêts à cuisiner par la restauration collective. Ici, travaillent des personnes en situation de handicap qui sont rendues autonomes pour exercer leurs tâches.
Les Jardins de Solene ont remporté le marché public de la ville d'Avignon. Ils fournissent 500 kg de légumes par jour pour satisfaire les 4 000 repas produits par la cuisine centrale municipale.
« Nous pouvons atteindre une production de deux tonnes par jour », s'enthousiasme Solene Espitalié. D'ailleurs, d'autres clients pourraient rejoindre rapidement Les Jardins de Solene : l'hôpital d'Avignon, la commune de Pernes-les-Fontaines, celle de Carpentras ou encore celle de Monteux, mais aussi des cuisines centrales privées.
Dès 2008, elle crée Solid'Agri
Les Jardins de Solene sont la suite logique de l'association Solid'Agri lancée en 2008.
« A l'époque, les agriculteurs avaient des difficultés à trouver de la main-d'œuvre. Et de l'autre côté, des personnes en situation de handicap avaient du mal à trouver du travail. Nous avons donc embauché des personnes handicapées en CDI à temps plein pour réaliser des prestations agricoles », explique Solene Espitalié, présidente des Jardins de Solene, mais également directrice de Solid'Agri.
Cent cinquante agriculteurs sont désormais clients de l'association et huit personnes handicapées exercent en CDI. « Nous les faisons monter en compétence régulièrement », insiste Solene Espitalié.
L'avenir des deux structures
D'ici 2019, dix emplois au total devraient être créés chez Les Jardins de Solene et Solid'Agri pour faire face à la demande. D'autres produits pourraient être confectionnés ici comme des jus de fruits frais, des soupes froides, etc. La valorisation des déchets sera aussi l'un des objectifs.
Mais Les Jardins de Solene et Solid'Agri ont besoin d'investir dans du nouveau matériel. « Nous avons besoin de l'aide du conseil régional et du conseil départemental pour pérenniser notre démarche. Il nous faudrait 50 000 euros pour faire face aux investissements », souligne Solene Espitalié.
La structure pourrait être dupliquée ailleurs en région Paca à l'horizon 2022.
* Société par actions simplifiée de l'économie sociale et solidaire.