C’est dans le jardin de leur maison marseillaise que nous accueille Franck Perrin Caudron. Benjamin Champlain n’a pu être présent, appelé sur un chantier niçois. « Même si nous imaginons ensemble nos projets, c’est lui qui est un peu la caution technique de notre binôme », sourit Franck Perrin Caudron. Cet architecte parisien rencontre il y a une vingtaine d’années Benjamin Champlain. Au départ, ils ne pensent pas à travailler ensemble. « Mais au fil des années, des rénovations de nos maisons, nous avons compris que notre duo était très complémentaire, avec comme socle commun "la matière"». Qu’il s’agisse de béton ciré, de Terrazzo, de Zellige, de Bejmat, travailler ces matières avec des artisans d’exception est devenu leur signature.
Un travail en toute confidentialité
C’est en 2013 qu’ils posent leurs valises à Marseille, au Roucas Blanc. Leur maison est en perpétuelle évolution, notamment au niveau des extérieurs. C’est là qu’ils accueillent leur clientèle fortunée, composée de professions libérales, d’héritiers, de chefs d’entreprise. Discutez avec Franck Perrin Caudron et forcément, au détour d’un projet, des noms connus sont cités. « Nous avons la chance que cette clientèle CSP++++++ vienne à nous, naturellement, sans que nous fassions de la communication ». Leur expertise au niveau des matériaux comme le béton ciré ou le Zellige les précède et leur ouvre aussi des chantiers professionnels. Ils ont récemment participé au MX, aux Docks, puisqu’ils en ont réalisé les comptoirs des différents bars. « Mais nous travaillons surtout avec des particuliers », précise-t-il. Pourtant, quand on lui demande quel serait son chantier rêvé, il nous parle « hôtel ». « Une formidable carte de visite pour montrer notre savoir-faire en matière de sol, de salle de bains ou de cuisine ».
Le Mx, vaisseau amiral des Docks village
Et demain ?
Cela fait quelques mois déjà qu’ils réfléchissent à créer leur marque de design. Ils sont d’ailleurs à la recherche de locaux de 300 m2 à Marseille. « Nos locaux du 15e sont devenus trop petits et nous ne pouvons pas utiliser toutes nos machines. Nous aimerions créer notre propre mobilier, nos consoles, nos tomettes », explique l’architecte. Sans bien sûr tomber dans une sur-production, soulignant ainsi combien « l’art du défaut » dans le sur-mesure artisanal devient une imperfection qui rend l’objet unique.
D’ici à ce qu’ils déménagent leur local professionnel, ils sont en cours de recrutement d’un adjoint qui viendra seconder Benjamin. « C’est lui qui supervise tous nos chantiers. Moi je préfère rester en amont des projets. Mais il a besoin d’être secondé pour justement, plus s’investir dans nos projets personnels », conclut Franck Perrin Caudron.