Comment se sont déroulés vos premiers jours à la tête de la CMAR ?
Très bien. J’observe et je prends mes marques. L’ampleur de la tâche est immense. Nous sommes en train de mettre en place un plan d’actions pour les cinq prochaines années. Nous devons être opérationnels au premier semestre 2017 et que les premières actions soient lancées au même moment.
Quelles sont vos ambitions en tant que président nouvellement élu ?
Nous allons placer la CMAR au cœur de l’activité économique du territoire. J’identifie quatre axes majeurs : l’économie, la proximité avec les entreprises artisanales, la formation initiale et continue, et enfin la solidarité. J’entends développer les partenariats avec les collectivités, les organisations professionnelles représentatives de l’artisanat pour y arriver.
Nous devons créer un lien particulier avec les entreprises artisanales. Notre offre de services est vaste, mais pas assez connue. Je souhaite que les élus aillent encore plus au contact des artisans de leur territoire. Je souhaite aussi redéployer une partie du personnel de la Chambre sur le terrain. La CMAR se doit d’être proche de ses artisans. D’ailleurs, pour plus de proximité, j’entends mettre en place des bornes de visio-contact. L’artisan pourrait ainsi se connecter avec la CMAR d’un endroit déterminé et résoudre ses problèmes sans se déplacer. Pour prendre au mieux le pouls des entreprises artisanales, je vais instaurer un Conseil économique artisanal de proximité. Il sera composé des 25 élus de chaque territoire. Il se réunira 2 ou 3 fois par an. Son rôle : émettre des avis et faire des propositions. La CMAR Paca ne peut pas être une chambre d’enregistrement. Il faut casser cette image négative.
Nous nous devons de promouvoir l’artisanat, défendre les titres de maîtres artisans, les métiers d’art, l’urbanisme commercial, etc. Nous sommes là pour aider les acteurs économiques de la région. Par exemple, avec Pôle Emploi, nous avons d’ores et déjà des partenariats, mais il faut qu’ils soient encore plus efficaces dans le cadre de la réorientation, de l’apprentissage. Ensuite, nous allons développer prochainement une pépinière d’entreprises de métiers d’art avec la métropole Nice Côte d’Azur. Pourquoi ne pas dupliquer ce modèle ? De plus, les fonds européens doivent être mis au service de l’artisanat du territoire. Il existe des subventions pour la modernisation des outils de travail notamment qui ne sont pas suffisamment exploitées. Concernant les villes et métiers d’art, il en existe 10 en région Paca : Pernes-les-Fontaines (Vaucluse), Gréoux-les-Bains et Sisteron (Alpes-de-Haute-Provence), Ollioules et Fréjus (Var), Cagnes-sur-Mer, Biot, Vallauris, Le Cannet et Mougins (Alpes-Maritimes). J’aimerai au moins doubler ce chiffre à l’issue de ma mandature. Pour y arriver, il faut un effort conjoint des communes. C’est un facteur de développement économique et touristique.
Côté solidarité, la CMAR doit trouver un équilibre entre les territoires concernant notamment l’offre de formation. D’ailleurs, nous formons un peu moins de 50% des apprentis de la région Paca. Nous avons vocation à promouvoir nos filières. Nous devons aussi faire passer l’artisanat dans le XXIe siècle. L’artisanat sera désormais connecté. Nous devons faire passer nos ressortissants dans l’ère du digital et de la transition énergétique tout en préservant le savoir-faire, la tradition.
Vous avez besoin de l’appui de la région Paca pour vos projets, qu’allez-vous dire à son président Christian Estrosi ?
Je vais parler de partenariat, d’engagement réciproque. Nous devons faire en sorte que le territoire et ses entreprises soient encore plus forts. Nous avons travaillé en parfaite collaboration dans les Alpes-Maritimes. Il n’y a pas de raisons que ça change.