Plus compliqué que prévu... Plus de trois ans et demi après avoir remporté la délégation de service public (DSP) de 25 ans pour l'exploitation et le développement du port Vauban à Antibes, le nouveau gestionnaire - la CCI Nice Côte d'Azur - et ses partenaires - la Banque des Territoires et la Caisse d'Epargne Côte d'Azur - s'apprêtent à enclencher réellement le vaste plan de modernisation attendu (135 millions d'euros d'investissements). Il faut dire qu'entre temps les nouveaux gestionnaires ont dû restructurer et améliorer les services, régulariser certains modes d'occupation, préparer les nouveaux contrats d'usage, réaliser des travaux d'urgence et de mise en sécurité qui n'étaient pas connus au moment de la signature de la DSP...
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Parmi ces travaux, il y a notamment eu la maintenance du réseau électrique et des équipements de distribution haute tension et le traitement des affouillements, au niveau des quais du Vieux Port. Ces travaux de reprise, par des injections béton, vont se poursuivre par campagnes successives dans les prochains mois sur d'autres secteurs du port et mobilisent au total 800 000 euros. Sur le môle 1 du « quai des milliardaires », ont également été engagés des travaux de confortement visant à stopper le tassement généralisé de l'ouvrage par mise en place de micropieux. Est également installé un dispositif de récupération et de traitement des eaux pluviales.
Nouvelle zone de carénage
De même, ce mois-ci va s'achever la réhabilitation du ponton 18 qui préfigure les nouveaux aménagements des infrastructures du port. Mais toute cette remise en ordre et ces interventions ont eu des répercussions financières. Le groupement a dû recapitaliser en 2018 Vauban 21, le nouveau gestionnaire, il y eu des pertes d'exploitation et 8 millions d'euros de travaux ont déjà été engagés... « Malgré ces difficultés, malgré ces retards, le projet n'est nullement remis en cause », affirme Jean-Pierre Savarino, le président de la CCI Nice Côte d'Azur, qui vient de présenter le futur visage du port et les principales opérations d'investissements en préparation. L'objectif demeure de transformer cet équipement, premier port de plaisance d'Europe en tonnage (1 642 places) en port du 3e millénaire, leader du yachting en Méditerranée.
« Nous allons très prochainement désigner l'opérateur unique qui exploitera la nouvelle aire de carénage de 17 000 m² au pied du Fort Vauban, dans le cadre d'une sous-délégation de service public », explique Didier Ochs, le directeur d'exploitation du port Vauban. L'arrivée de ce nouvel opérateur va s'accompagner d'une refonte totale des installations : en plus de l'aire de carénage, sera créé un village des artisans pour requalifier les lieux et mettre fin à leur présence dans des containers... Le projet va nécessiter 10 millions d'euros d'investissements et sera lancé fin 2021-début 2022.
Contraintes multiples
En octobre va démarrer la réhabilitation du « quai Y », au niveau de l'anse Saint Roch (travaux confiés à un groupement Razel) et à la même période seront attribués les marchés de la transformation de la digue est, englobant le « quai des milliardaires » et la zone du Vieux Port. Ce projet de 25 millions d'euros prévoit des interventions multiples : des travaux de bâtiment (nouveau Yacht Club), de nouveaux réseaux, des réaménagements des sols, des interventions sur le patrimoine historique avec la restauration des remparts et la création d'une promenade. Deux ans de travaux vont être nécessaires. « Avec cette montée en puissance des interventions, nous prévoyons de concentrer la transformation du port sur une période relativement courte, représentant six à sept ans de travaux », précise Stéphane Attali, le directeur construction et travaux de la CCI Nice Côte d'Azur.
Imaginée par l'architecte Philippe Prost, cette requalification d'un port de plaisance très étendu (il est divisé en quatre secteurs), partie prenante, de plus, du patrimoine historique de la ville, n'est pas simple et demande beaucoup de mises au point préalables. Exemple : chaque zone de travaux nécessite un permis de construire et il y en aura au total entre cinq et sept. Le programme n'est pas non plus totalement figé et des études complémentaires sont en cours concernant la troisième grande phase de travaux. Elles concernent la création de la nouvelle capitainerie qui pourrait être scindée en deux bâtiments.