Pas de coup d'arrêt brutal pour les transactions de bureaux à Nice et Sophia Antipolis au cours du premier semestre 2020, malgré la crise sanitaire et le ralentissement économique, ainsi que le révèle l'étude semestrielle de BNP Paribas Real Estate. Elles se sont inscrites dans la dynamique porteuse des deux années précédentes, contrairement aux autres grands marchés tertiaires en région qui ont connu de sérieux retraits. Parmi les implantations marquantes du premier semestre, Enedis dans le futur immeuble Neo de Linkcity à l'Arénas, Flex'O au Centrium ou encore ST Microelectronics dans l'immeuble Sky Sophia du groupe Lazard à Sophia Antipolis.
Les commercialisateurs s'attendent toutefois à un fléchissement des transactions au deuxième semestre et en 2021, dans la foulée d'une demande qui s'est contractée au premier semestre. Nice et Sophia Antipolis, les deux principaux marchés tertiaires des Alpes-Maritimes, connaissent également des trajectoires différentes. « A Nice, l'offre disponible à un an, 55 000 m², est en hausse et elle est composée à plus de 60 % de bureaux neufs. C'est tout le contraire à Sophia Antipolis : elle a baissé à 30 000 m² avec seulement 8 000 m² de disponible dans le neuf qui est très vite absorbé par les sociétés en recherche d'offre qualitative » souligne Jeanne Marie Fauvet, directrice associée de BNP Paribas Real Estate.
Permis déposé pour Ecotone
Conséquence dans la technopôle : l'offre disponible se compose à 75 % de bureaux de seconde main et les stocks dans le neuf vont rester à des niveaux bas à court terme, avec un seul programme livré en 2021, l'immeuble Belvédère de Valimmo (3 600 m²), un promoteur qui lance ses projets en « blanc ». Le renouvellement de l'offre tertiaire à Sophia Antipolis (800 000 m² de bureaux), porté par le dynamisme de la technopôle, va toutefois s'accélérer avec plus de 40 000 m² potentiels (englobant les projets en chantier, autorisés ou à l'étude) en 2022 et plus de 80 000 m² en 2023 et au-delà.
Dans cette offre nouvelle figure Ecotone, la future porte d'entrée de Sophia Antipolis aux Trois Moulins (40 000 m² dont 32 000 m² de tertiaire) conçue par Jean Nouvel dont le permis de construire vient d'être déposé par la Compagnie de Phalsbourg. Mais aussi plusieurs nouveaux projets à l'étude comme ceux portés par Stena sur le secteur Val Crêtes / Pré de Bâti (17 000 m²), par Courtin Real Estate et Valimmo pour la reconstruction du site de Dow France (19 000 m²), par Equilis à Valbonne (12 000 m²)... Ils s'ajoutent à d'autres projets déjà autorisés comme celui de Sophia Invest sur le site des Templiers (près de 20 000 m² en trois bâtiments).
Les livraisons s'accélèrent dans l'Eco-Vallée
Dans l'Eco-Vallée niçoise, les projets sont également nombreux et l'offre neuve tertiaire, au sein de nouveaux ensembles mixtes, va s'accroître dans les prochains mois. Tout particulièrement dans le secteur du Grand Arénas avec la livraison des projets Neo de Linkcity (comportant 8 600 m² de bureaux) et Unity de Nacarat (7300 m²) au quatrième trimestre 2020. En 2021, ce sera le tour des ensembles Nouvel'R de Sogeprom (11 000 m² de bureaux) et Air Promenade (10 000 m²) réalisé par l'aéroport, puis en 2023 du projet L'Avant Scène de Quartus (avec 3700 m² de bureaux déjà acquis par Newton Offices).
S'ajoutent à ces livraisons, les opérations futures programmées dans Nice Méridia : l'îlot des Maraîchers (10 000 m² de bureaux prévus) et une nouvelle opération mixte comportant 5 500 m² de bureaux le long du cours de l'université qui vient de lancer l'établissement public. L'importance de cette offre nouvelle, face aux incertitudes pesant sur les transactions futures, devrait se traduire par une pause à court terme dans le lancement de nouvelles opérations tertiaires.