Le groupement piloté par l'agence Panorama Architecture (Aix), associant les bureaux d'études Solair (Bet énergie), Ingénierie 84 (Bet structure), Ingéco (économiste), Marshall Day Acoustics (acousticien), 8'18'' (éclairagiste) et RBC (mobilier) s'est vu confier par la ville d'Aix-en-Provence le marché pour la réhabilitation de la bibliothèque Méjanes (également appelée « Cité du Livre »). Le projet est couvert par deux accords-cadres : un premier d'une durée de quatre mois qui portera sur la réalisation d'un état des lieux et un second, plus classique, qui couvre le marché de maîtrise d'oeuvre. Ce lifting, qui devrait durer 52 mois (dont 18 d'études d'avant-projet), vise à mettre aux normes contemporaines cette bibliothèque installée depuis trois décennies dans les locaux restructurés d'une ancienne fabrique d'allumettes (6 904 m2) en plein cœur de la cité du roi René.
En 2016, la Méjanes a été la première bibliothèque de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur à obtenir le label « bibliothèque numérique de référence » délivré par le ministère de la Culture. Un label « BNR » qui impose le respect d'un cahier des charges assez rigoureux : la ville doit notamment automatiser les opérations de prêts, mettre en ligne des ressources numériques et créer des fablabs (ateliers de fabrication numérique).
Grâce au label BNR, la collectivité bénéficie de financements de l'État pour une durée de trois ans à hauteur de 50% des dépenses en investissement et en fonctionnement.
Un projet de 9,4 M€ TTC
La cure de jouvence représente un investissement global de 9,4 millions d'euros TTC (dont 6,2 M€ HT de travaux). Le chantier devrait durer près de trente mois. Sans toucher l'enveloppe du bâti, il portera sur différents aspects techniques : l'amélioration de la performance énergétique du bâtiment, la modernisation de l'éclairage, etc.
Le projet sera par ailleurs l'occasion de mettre en scène le site en l'inscrivant comme l'une des pièces à part entière du forum culturel qui a poussé au cœur du nouveau quartier Sextius-Mirabeau : le conservatoire de musique, le Pavillon noir (écrin du Centre chorégraphique national) et le Grand théâtre de Provence (GTP)
Le lifting impliquera le déplacement de l'accueil et de différents espaces de services, la rénovation des rues intérieures (remplacement des verrières) et la modernisation des espaces de consultation des collections.
Les architectes devront également envisager le devenir de certaines interventions fortes issues de la réhabilitation de 1989 : les « livres » géants à l'extérieur et le « cruciforme » à l'intérieur de la nef ouest. Le magasin dit « cruciforme » sera réaménagé comme la cour carrée extérieure (1 630 m2). La Ville souhaite également aménager une salle de conférence d'une centaine de places et des espaces d'expositions.
Modularité
La fondation Saint-John-Perse pour sa part devrait déménager dans le bâtiment sud-ouest. Enfin les services du cinéma seront réorganisés avec la création d'une entrée/billetterie indépendante et le rapprochement du bureau de l'institut de l'image.
Au delà de la modernisation des installations, l'opération sera l'occasion de repenser la fonction de l'équipement en développant de nouveaux espaces hybrides mixant les vocations : concert, cinéma, ateliers, expositions, conférences, rencontres, cours pour adultes, aides à la préparation d'examen, aide à l'emploi, etc. L'ambition est également de conférer de la flexibilité et de la modularité au site, en lui permettant d'évoluer au gré des perpétuelles évolutions technologiques, culturelles, et sociales...