C’est un nouveau chapitre qui commence pour l’hôtel de Valbelle, situé au cœur d’Aix-en-Provence et construit en 1617 pour Jean-Baptiste Cavet, baron de Trets. En 1655, il est vendu à Joseph-Anne de Valbelle, marquis de Tourves, qui lui donne son nom et l’agrandit au XVIIIe siècle.
Composé d’une cour d’honneur fermée par un portail monumental, l’édifice couvre une surface de quelque 2 000 m2, comprend un bâtiment en L sur trois étages et un second de deux étages donnant sur une deuxième cour. Propriété du conseil départemental des Bouches-du-Rhône (CD 13), le bâtiment accueillait les services de la sous-préfecture. En 2016, l’État ayant décidé de les déménager en périphérie, le CD13 a mis en vente ce bien qui nécessitait d’importants travaux de réhabilitation pour un coût des travaux qui s'élève à 8,9 M€ HT.

Après une restauration qui a duré deux années et demie, ce nouvel ensemble résidentiel a été inauguré en mars dernier (démarrage des travaux en février 2019 pour une livraison en février 2022).
Rénover à l’existant ? Pas toujours simple
Comment s’effectuent la rénovation et la transformation d’un bâtiment chargé de plus de quatre cents ans d’histoire ? Alexandre Panzani, assistant maître d’ouvrage, a eu pour mission de représenter Aupéra, le contractant général, et de mettre en œuvre les moyens nécessaires pour mener à bien les travaux pour le compte de l’association syndicale libre (ASL), personne morale composée des trente-deux acquéreurs. « Une des difficultés est qu’il y a trois intervenants sur ce projet, le cabinet d’architecture du patrimoine NDA de Nathalie Dartigues, ainsi que l’architecte des bâtiments de France (ABF) et la Direction des affaires culturelles (Drac), chacun d’entre eux ayant des exigences parfois contradictoires qui évoluent au fil de l’avancement du chantier. Ce qui complique l’achat des prestations de travaux », explique Alexandre Panzani, précisant que le leitmotiv de la Drac est de respecter l’existant.
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C’est le cas des fenêtres, en verre bosselé, qui ont été conservées : « Nous avions un objectif thermique, mais la Drac a refusé le double vitrage, il a donc fallu augmenter la puissance des radiateurs électriques. Avec l’option double vitrage, j’avais prévu 200 kVA et nous avons dû passer à 400 kVA. Une puissance qu’Enedis ne pouvait pas fournir depuis le raccordement de la rue Mignet. Nous avons dû réaliser un ouvrage titanesque pour un raccord depuis la rue Lisse-Saint-Louis, qui se situe un niveau au-dessus. Il a fallu créer un regard de 2m x 2m x 4m de profondeur, percer la dalle du bâtiment existant et traverser toute la calade pour se raccorder au coffret. Ce qui a généré un surcoût des équipements et du temps », indique l'assistant maître d'ouvrage.

Dans certains logements, les poutres présentaient des flexions anciennes. Plutôt que de les remplacer, le choix a été de les conserver. Il a fallu deux mois à deux artisans pour les rénover.
Une autre contrainte concerne les résidents : les façades magnifiques et les belles terrasses de certains appartements du rez-de-chaussée. Pour en préserver l’unité, il ne sera pas possible d’y installer une jardinière, ni même un pare-vue.