Ce 21 novembre, une trentaine de chefs d’entreprise du pays d’Aix, rassemblés derrière le président de l’UPE 13 Philippe Korcia, ont été reçus à l’hôtel de ville d’Aix par Sophie Joissains et une partie de son conseil municipal. A l’ordre du jour de cette rencontre inédite : la desserte en transports collectifs du pôle d’activités d’Aix-Les Milles. Un pôle économique vers lequel convergent chaque jour par la RD 9 quelque 40 000 salariés... Pour désengorger cet axe totalement saturé aux heures de pointe, patrons et élus aixois appellent de leurs vœux la mise en place d’un bus à haut niveau de services (BHNS). Une doléance que la maire d’Aix-en-Provence et les dirigeants ont formalisée dans deux courriers adressés au groupement d’intérêt public (GIP) mobilités, le véhicule mis en place par l’Etat et les collectivités* pour piloter les grands chantiers de transports collectifs du plan Marseille en Grand. « Ce BHNS est une priorité métropolitaine puisque sur les 40 000 usagers quotidiens de la RD 9, bon nombre viennent de l’ensemble du département. Cet axe dessert également la gare Aix TGV et l’aéroport Marseille-Provence. C’est un axe majeur. Nous devons, dans l’intérêt général, trouver une solution rapide », a lancé la maire d’Aix.
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Des bouchons contre les embauches
Pour Philippe Korcia, « les bouchons compliquent la vie des entreprises, en butte à des difficultés de recrutement. Les entreprises rencontrent des difficultés de recrutement, notamment à cause des coûts de la mobilité et des embouteillages incessants. »
L’urgence de la création du BHNS vers les Milles et la Duranne s’impose. Seul hic : ce projet ne figure pas parmi les quinze chantiers prioritaires inscrits dans le plan Marseille en Grand, contrairement à la prolongation de l’Aixpress, la ligne actuelle de BHNS vers le Val Saint-André.
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« Ce dossier, dont les études sont en parties réalisées, coûterait 75 millions d’euros et permettrait de longer la voie ferrée sans pour autant oblitérer la réouverture de la ligne ferroviaire Aix Rognac », a affirmé Sophie Joissains. Les chefs d’entreprises rappellent qu’ils versent plus de 175 millions d’euros par an à la métropole pour la mobilité. Une dîme qui représente un peu plus de deux fois le devis estimé de cette nouvelle ligne de BHNS. « Six mois d’études seraient nécessaires et la réalisation pourrait être terminée dans cinq ans », avancent les patrons.
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Pas « quoi », mais « quand » pour le BHNS ?
« Il s’agit d’une priorité économique et écologique. Le développement de la ligne vélo n°6, ainsi qu’un réseau BHNS, non polluant et sur voies séparées permettra de concilier économie et réduction des gaz à effet de serre. Cela concerne environ 100 000 déplacements quotidiens, d’après le plan de Mobilité métropolitain, qui produisent 2 627 grammes de gaz à effet de serre par habitant. Cette portion d’Aix-centre aux Milles/Duranne pourrait alors être considérée comme le socle d’une liaison à plus grande échelle reliant le nord du territoire (Pertuis/Venelles) au sud (gare TGV, aéroport, zones d’activités de Vitrolles) », insistent élus et acteurs économiques dans la déclaration commune publiée à l’issue de la réunion. « La question posée aujourd’hui n’est pas "quoi ?" puisque le plan de mobilité métropolitain a arbitré ce dossier, que les études pré-programmatives ont été réalisées, qu’une option de tracé est privilégiée par rapport à d’autres... La question qui se pose est "quand" ? », conclut la motion.
* Présidé par Martine Vassal, la présidente de la métropole, le GIP mobilités associe la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, le conseil départemental des Bouches-du-Rhône, les six principales communes concernées par les projets (Aix, Aubagne, Istres, Marseille, Martigues et Salon-de-Provence), les représentants du monde économique (CCIAMP et UPE 13) et des usagers (FNAUT).
L’Aixpress : une extension de 2,1 km à 18 M€
A l’horizon 2026, l’Aixpress, la ligne de BHNS aixoise, devrait s’étirer vers l’Est jusqu'au Val Saint-André (9 000 habitants) et au parc relais Malacrida (242 places). Aménagée le long de l’autoroute A8, cette extension de 2,1 km (dont 1,8 km en site propre) comprendra cinq nouvelles stations depuis le terminus actuel du Pont de l’Arc. Montant estimé du devis : 18 millions d’euros HT. La métropole Aix Marseille Provence doit en profiter pour renouveler la flotte de bus électriques fournie par le constructeur basque Irizar avec des voitures plus longues (18 m au lieu de 12 m pour 115 places). Ce gain de capacité devrait permettre de booster la fréquentation du bus (5 100 passagers par jour).