Le nouveau Schéma de cohérence territoriale de l'aire avignonnaise concernera la quasi-totalité des communes en rive gauche du Rhône, des Bouches-du-Rhône à la Drôme, des Monts de Vaucluse jusqu'au Grand Avignon gardois inclus. Sur ces 770 km2 gérés par quatre établissements publics de coopération intercommunale (EPCI), le dossier conduit par l'Agence d'urbanisme Rhône Avignon Vaucluse (Aurav) doit relever plusieurs défis : apporter des solutions pour gérer l'arrivée de 50 000 habitants d'ici 2035, accueillir 20 000 emplois, assurer une baisse des consommations d'énergie et stopper l'artificialisation des terres d'un territoire pour moitié agricole. Ce périmètre artificialise actuellement 134 ha chaque année. A cela s'ajoute l'incidence des risques inondation et incendie. D'ici 2035, le bassin de vie devra construire 27 000 logements. Une des pistes repose sur l'utilisation de 15 000 logements vacants, du neuf aux logements insalubres en passant par les habitations que leurs propriétaires rechignent à louer.
Patrimoine touristique
Le Scot doit également préserver un patrimoine paysager en grande partie moteur d'une forte économie touristique. Le Grenelle de l'environnement exige le respect de réserves de biodiversité et des corridors écologiques interdisant toute nouvelle fragmentation des milieux naturels. La règle sera claire : les futurs bâtiments devraient être tous construits en zone urbaine. Quant au commerce, un des premiers pourvoyeurs d'emplois, peu de chances de voir la création de nouvelles zones ou leur extension. L'Aurav souligne que le territoire est aujourd'hui suréquipé.
Enjeux énergétiques
Les efforts porteront sur la consommation d'énergie avec des objectifs ambitieux : une réduction de 25 % dans les habitations, autant dans les immeubles de bureaux, jusqu'à 42 % dans l'industrie et la rénovation de 2 700 logements. Une des pistes repose sur les capacités du Syndicat mixte pour la valorisation des déchets du Pays d'Avignon (Sidomra) qui a de l'énergie à revendre, électrique mais aussi sous forme de vapeur.
L'enjeu porte aussi sur la mobilité. Par exemple, une heure est nécessaire pour se rendre du centre-ville de Védène à ce celui de Sorgues en bus, pourtant deux villes très urbanisées qui se touchent. Le périmètre dispose d'une « étoile ferroviaire », mais beaucoup de gares restent fermées. Les déplacements domicile-travail en voiture restent problématiques aux heures de pointe.
Le PADD (Projet d'aménagement et de développement durable) sera approuvé le 9 décembre. Ensuite, une période administrative de 3 mois précèdera une enquête publique dans les 34 communes concernées.