La Ville de La Ciotat souhaitait redynamiser son centre ancien où plusieurs pans ont, au fil du temps, été laissés à l'abandon. Ainsi, suite à un appel d'offre, un projet de restauration de plusieurs bâtiments a été initié fin 2019, dans le cadre d'un chantier d'insertion. Confier la restauration du patrimoine bâti à des personnes en situation de fragilité offre l'opportunité de leur redonner confiance. « Cette actionpermet en fait à des personnes éloignées de l'emploi de se former et de rebâtir un avenir », précise Pâquerette Demotes-Mainard, directrice générale d'Acta Vista, qui oeuvre depuis près de 20 ans dans le champ de la formation et de l’insertion professionnelle basée sur la restauration de Monuments Historiques
Le projet a débuté, suite à la crise sanitaire, en mai 2021 et se poursuit désormais sur trois nouvelles années. Le marché est reconductible tous les ans. Les protagonistes sont recrutés dans le cadre d'un contrat de six mois en insertion, renouvelable une fois, en tant qu'agent de maintenance du bâtiment. « Les salariés sont encadrés sur le chantier par un responsable technique formateur et un chef d'équipe », explique Samira Louragh, cheffe de projet emploi et inclusion qui œuvre pour les aider à lever les freins à l'emploi et à construire leur projet professionnel. L'équipe de douze salariés alterne deux temps de formation, un temps en situation réelle sur le chantier et un temps en atelier pédagogique à la Peyregoua.
L'insertion professionnelle, une des solutions aux difficultés de recrutement dans le BTP
« L'enseignement par le geste est orienté sur les modules nécessaires pour acquérir la certification du titre professionnel d'Agent de maintenance du bâtiment. C'est un titre de niveau 3 délivré par l'Afpa et reconnu par le ministère du Travail, de l'Emploi et de l'Insertion», confie Jean-Michel Selva, encadrant technique et formateur.
Réfection d'une poterie d'art
Ce sont en fait 34 demandeurs d'emploi du territoire qui ont été recrutés, accompagnés et formés au cours de cette première année d'activité. « Au total, ce sont 100 % de sorties positives comptabilisées incluant emploi, formation professionnelle et résolution de problématiques liées au logement ou à la mobilité », a évoqué Samira Louragh.
Pour la première année, le projet a porté tout d'abord sur la réfection complète d'un local pour l'Atelier partagé des arts, une association présidée par Dominique Moune, décoratrice de céramique d'art. « Nous avons réhaussé un local de 35 m2 et mis en place une chappe de 15 cm. Notre travail a porté sur la peinture, le carrelage de sol, la faïence, les enduits, les plafonds et nous avons réalisé un coin cuisine et une salle de bain de 7 m2 », explique Farid Hamadene, chef d'équipe. En complément de cette galerie d'art accueillant peintres et céramistes sans locaux, l'équipe s'est attelée ensuite à la réfection d'un appartement place Louis Marin destinée à l'association Petits pieds Grands Pas, destinée aux femmes victimes de violences conjugales. Elle assure par ailleurs la restauration d'un local rue Louis Vignol avant de s'atteler à la réfection d'un immeuble mitoyen de 135 m2 sur deux niveaux.
Le BTP 05 en opération séduction pour susciter des vocations
Ces divers chantiers d'insertion sur la réhabilitation de locaux appartenant à la Ville sont destinés à des associations voire des privés. Plusieurs partenaires apportent leur concours comme le département des Bouches-du-Rhône, la Région Provence-Alpes-Côte d'Azur, le ministère de la Justice, le PLIE, Pôle Emploi, la mission locale et Bao Formation. « Ces chantiers sont valorisant à la fois pour la ville et pour les habitants. En plus du volet inclusion, cela permet également la redécouverte du cœur de la cité », a stipulé Karine Henry, conseillère municipale.