L’avis du préfet des Bouches-du-Rhône, Christophe Mirmand, moins de deux semaines avant le début de l’enquête publique suite à l'arrêt du projet de PLUi du Pays d'Aubagne et de l'Etoile, n’était pas de bon augure. « Je tiens à vous alerter sur un certain nombre de réserves et irrégularités. Ce PLUi doit être repris », expliquait le représentant de l’Etat, dans un courrier adressé le 9 septembre à Martine Vassal, la présidente de la Métropole Aix-Marseille-Provence. Il pointait du doigt, entre autres, la « prévention des risques », la « protection des espaces agricoles », et la « préservation de l'environnement et des paysages ». Mais il est également reproché à ce PLUi, une « consommation d’espace » trop importante, laquelle ne rentrerait pas dans les clous. Le projet prévoit en effet 275 hectares dédiés à la consommation foncière sur 20 ans alors que la limite est fixée à 180 hectares.
Un projet contesté
Et les autres personnes publiques associées (PPA) ne changent pas de cap. C’est le cas de l’ARS Paca (agence régionale de santé) : « Au regard des lacunes importantes auxquelles le PLUi pouvait pourtant apporter des réponses concrètes et applicables, l’ARS est défavorable au projet de PLUi du Pays d'Aubagne et de l'Etoile », atteste Caroline Ageron, la directrice départementale des Bouches-du-Rhône de l’Agence Régionale de la Santé, en conclusion d’une lettre listant de nombreuses défaillances du projet : mauvaise qualité de l’air, bruit, assainissement défectueux…
Même constat pour France Nature Environnement des Bouches-du-Rhône qui rappelle le contexte climatique préoccupant : « Force est de constater que la rédaction actuelle du PLUi n’a pas pris la pleine mesure des événements majeurs qui sont survenus durant cette période ». Richard Hardouin, le président du collectif poursuit : « Compte tenu de la gravité de la situation, sachez que nous sommes déterminés à tout mettre en œuvre pour que la version actuelle du PLUi, sur laquelle nous émettons un avis défavorable, ne soit pas entérinée ».
C’est également au tour de la Chambre d’Agriculture des Bouches-du-Rhône de réfuter le plan d’urbanisation : « Le 28 mars, nous vous avions fait part de notre inquiétude quant à la teneur de ce projet. Nous relevons qu'il n’a pas subi d’évolution depuis ». Dans son rapport, la Chambre mentionne une « remise en cause de zones agricoles sanctuarisées dont la majorité est irrigable » et un « règlement susceptible de freiner l’activité agricole ».
Quant aux Parc Naturel Régional (PNR) de la Sainte-Baume et le Syndicat mixte du bassin versant de l'Huveaune se montrent, eux se montrent plus cléments à l’égard de ce Plan Local d’Urbanisme intercommunal mais mettent tout de même en garde. Le premier tranche : « Nous émettons un avis favorable sur ce projet assorti de réserves ».
Retrouvez les différents avis des personnes publiques associées (PPA) sur l'enquête publique du PLUi du Pays d'Aubagne et de l'Etoile ici.
