TPBM : Comment envisagez-vous la revitalisation de votre centre-ville ?
Mario Martinet : Nous ne souhaitons pas développer du commerce hors de notre centre-ville. Aujourd'hui, deux commerces sur dix sont fermés, certains locaux nous appartiennent, d'autres sont privés. Nous réfléchissons avec la CCI Marseille Provence et les commerçants actuels à réinjecter des activités mais sans concurrencer l'existant. Notre volonté est de ranimer l'hyper-centre. Nous y avons fait revenir le marché forain, le carnaval, le Festival des cultures urbaines, organisé par le Forum des jeunes et de la culture… Nous réfléchissons à une carte-ville, aux potentialités des réseaux sociaux. C'est un début.
Le plan local d'urbanisme prévoyait la construction de plusieurs dizaines de logements. Où en êtes-vous ?
Le cahier des charges du futur écoquartier, en bordure d'étang, près du parc Henri-Fabre et de la gendarmerie, sera défini en janvier. Il se positionnera sur 20 000 m2 près de l'ancienne base aéronavale, sur des terrains sous maîtrise foncière communale, et comptera 200 à 220 logements. Nous souhaitons un quartier innovant, connecté, durable. Il se réalisera en quatre tranches avec toutes les typologies, collectif et pavillonnaire, cession, locatif… Je souhaite un programme contemporain par sa conception. Des pistes ont été définies. Nous ferons un concours pour la maîtrise d'œuvre, l'architecture, le bailleur social. Objectif : poser la première pierre fin 2019-début 2020.
Le démantèlement de la raffinerie de LyondellBasell a débuté. Quelles perspectives ouvre-t-il à la commune ?
Les terrains appartenant à l'industriel doivent permettre de recréer sur une vingtaine d'hectares les 150 emplois perdus à la fermeture de l'unité. A côté, il y a aussi le terrain de l'ancienne usine de Cabot. Deux projets de logistique sont à l'étude pour 40 000 et 60 000 m2. Il reste une centaine d'hectares sur la raffinerie où on peut espérer un millier d'emplois. Idéalement situé près de l'A7, de l'aéroport, on peut espérer qu'il se réindustrialise mais, classé Seveso, il ne peut pas recevoir n'importe quelle activité. L'Etat et la métropole devront pousser LyondellBasell à se préoccuper de la commercialisation, car je crains que l'entreprise s'en désintéresse une fois le démantèlement opéré. L'Etat vient d'intégrer Berre dans les Territoires d'industrie auxquels il prévoit d'affecter 1,3 milliard d'euros. Nous espérons bénéficier de quelques fonds pour créer un centre de formation lié aux activités accueillies sur les anciens terrains industriels.
Quel avenir pour la zone Euroflory qui s'est beaucoup développée autour de la logistique ?
Il ne reste plus rien à commercialiser à part deux parcelles. La métropole a bien identifié cet espace, désormais dans sa compétence, pour des possibilités d'extension. Mais il faudra du temps avant que ça se concrétise… De même, dans le domaine de l'agriculture dont Berre a été un centre serriste de premier plan, nous sommes aussi dans l'expectative pour accompagner les mutations. Il existe un gros potentiel.