Il est midi ce lundi du mois de juillet. A la fenêtre, le baromètre affiche 30°C à Marseille. Mais d'ici 2100, en Provence-Alpes-Côte d'Azur, la température pourrait augmenter de 2°C à 5°C, selon les prévisions. Si bien que dans la cité phocéenne, « il pourrait faire aussi chaud que dans la région italienne des Pouilles », illustre Fanny Viot, directrice régionale adjointe de l'Ademe (Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie), lors de la 4e édition du colloque Bâti'Frais qui s'est tenu le 6 juillet à Marseille. Objectif de cette journée « faire avancer le bâtiment durable » face à « cet enjeu majeur du changement climatique », indique Florence Rosa, présidente d'Envirobat-BDM, l'association organisatrice de l'événement.
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D'autant plus que, « la Méditerranée est un hot spot climatique, autrement dit un territoire plus vulnérable, avec des changements significatifs », souligne Elodie Briche, docteure en climatologie et géographie, membre du GREC (groupe d'experts sur le climat) Paca et fondatrice de la start-up Inti Urban Climate. Ce phénomène est accentué en milieu urbain, explique-t-elle :
Dans un tel contexte, les professionnels du bâtiment doivent s'adapter. Ce qui passe par une nouvelle manière de penser l'architecture, la construction et l'aménagement du territoire, comme le rappelle Daniel Fauré, ingénieur thermicien et animateur du colloque :
Prendre de la hauteur, avoir une vision globale, pour Florence Rosa « c'est l'objectif de Bâti'Frais. Le confort d'été ne prend pas seulement en compte la performance énergétique mais toutes les surchauffes liées à la conception d'un bâtiment. » L'idée est également d'entraîner l'ensemble de la filière, depuis les industriels pour qu'ils fabriquent des matériaux bio-sourcés à un prix abordable, jusqu'aux pouvoirs publics. Pour la présidente d'Envirobat-BDM : « C'est un changement de paradigme, et presque un changement de société. »